Les nouveaux châteaux d’eau de Valence : entre animalité et végétalité

Librement inspirés du Mucem de Marseille et du Cube orange de Lyon Confluences, les nouveaux châteaux d’eau de Valence sont des totems aériens, modernes et organiques, signés du Cabinet Perrin François Seidel associé à BRL Ingénierie

Ce mercredi 20 décembre, Eau de Valence a présenté les nouveaux châteaux d’eau qui seront installés en 2020 au plateau de Lautagne à Valence.

 Avec leurs 34 mètres de hauteur, leur capacité de stockage de 2500 mètres cubes, leur autonomie en énergie et leur originalité sur le plan architectural, ces châteaux d’eau seront de taille à rivaliser avec ceux de Philolaos, labellisés « patrimoine du 20e siècle » en 2003 et détenteurs du prix du Quartier de l’Horloge (meilleure réalisation d'art urbain des années 1970 en France).

 

Pourquoi de nouveaux châteaux d’eau ?

Actuellement, le stockage d’eau à l’Est de la Ville n’est pas suffisant.

 En cas de défaillance, un stockage doit permettre 24h de réserve, notamment pour :

  • Sécuriser l’alimentation en eau du Centre hospitalier
  • Assurer la défense incendie du plateau de Lautagne
  • Répondre aux nouveaux besoins liés à l’extension de la ville.

 La construction sur tour est techniquement indispensable du fait de la pression nécessaire. 

 Le plateau de Lautagne, emplacement stratégique pour l’implantation

Le plateau de Lautagne, avec ses 180 mètres d’altitude, est visible depuis la route et situé en entrée de ville, au carrefour des monts du Vercors, de Crussol et des monts d’Ardèche.

 L’implantation des châteaux sur ce plateau permettra de :

  • alimenter en eau potable la zone Est de la ville
  • limiter la hauteur de l’ouvrage du fait de son altitude,
  • utiliser les canalisations structurantes existantes
  • bénéficier d’un terrain appartenant à la Ville et d’un espace suffisamment vaste.

Le concept : un symbole-totem liant espaces urbain et agricole

Sélectionné parmi 5 candidatures, le Cabinet Perrin Francois Seidel associé à BRL Ingénierie propose un ouvrage aérien et organique mettant en œuvre des techniques du 21e siècle.

 L’insertion paysagère, en harmonie avec l’environnement se fait par le biais d’un habillage en résille blanche pour alléger la silhouette, jouer sur les  teintes et les humeurs du ciel.

Le corps des réservoirs est comme gainé d’une matière qui se dissipe progressivement vers le haut.

Ce jeu de forme « en double peau » vient organiser la structure et enserrer l’enveloppe des réservoirs.

 

Les volumes très conséquents d’eau à stocker ont conduit les architectes à travailler sur la verticalité et la rugosité de l’ouvrage, à l’image des paysages minéraux et accidentés du massif et du château de Crussol.

Le projet se veut comme un symbole-totem, trait d’union entre l’espace urbain et l’espace agricole, les activités technologiques du parc de Lautagne et la nature environnante, les perspectives des contreforts du Vercors, de la plaine du Rhône et des Monts de l’Ardèche.

 Les cylindres de 31 à 34 mètres sont arasés par des pentes marquées dans le but d’élancer l’ensemble.

L’enveloppe lisse de 11 à 31 mètres a une finition sombre et brillante recouverte d’une nappe résillée blanche, les pieds de 6 à 11 mètres sont en béton et ont une forme « organique » et une butte végétalisée de 0 à 6 mètres du sol vient les effacer visuellement.

   

Un havre de biodiversité

Sur la parcelle réservée à l’implantation du château d’eau sera créé un espace arboré de nature agrémenté de nichoirs pour les oiseaux.

Un nichoir à faucon pèlerin, espèce emblématique du renouveau de la nature vivante, sera intégré à l’ouvrage.

Un partenariat sera recherché avec une association de la protection de la nature afin de valoriser au mieux cette espace de nature en l’ouvrant à des activités pédagogiques en lien avec l’eau, l’énergie, la terre, l’agronomie, la faune et la flore.

 Un ouvrage autonome en énergie

Des éoliennes à axes verticaux sont intégrées à l’ouvrage.

Ces éoliennes couvriront très largement les besoins de l’ouvrage dont l’éclairage crépusculaire à leds.

L’œuvre sera mise en lumière en lien avec les saisons et les grands événements de la Ville.

Un cahier des charges rigoureux

Le Cabinet d’architecture a su proposer une œuvre moderne et originale tout en intégrant les contraintes suivantes :

  • Une association maître d’œuvre – architecte exigée
  • Un budget défini :
  • Coût de la construction : 3,6M€
  • Coût total du projet : 4M€
  • Un phasage à respecter :
  • Études préalables et fouilles archéologiques : 2018
  • Construction : 2019
  • Livraison : début 2020