Catherine Rossi-Batôt

Décembre 2016

La directrice de LUX 2.0, Scène nationale, vient d’être nommée chevalier des Arts et Lettres par le ministère de la Culture.

  • Vous dirigez depuis 2009 LUX 2.0, Scène nationale. Qu’est-ce qu’une Scène nationale ?

    Ce label du ministère de la Culture a vu le jour dans les années 90. Le réseau rassemble 71 structures, héritières des Maisons de la culture créées par André Malraux. Dédiées à la création contemporaine des arts du spectacle vivant, des arts visuels et numériques, les Scènes nationales partagent les mêmes missions : soutenir la création artistique, proposer une programmation pluridisciplinaire, accompagner la formation des publics. Elles ont accueilli, en  2015, 3 millions de spectateurs.

  • Quelle est la place de LUX 2.0 au sein de ce réseau ?

    Chaque Scène nationale mène son aventure singulière. LUX 2.0 est un laboratoire, un lieu d’expérimentation, de fabrication de formes artistiques faisant dialoguer arts visuels et arts scéniques.

    La scène dont nous disposons depuis peu nous permet de concrétiser un projet basé sur les échanges entre images, danse et musiques, dialogue aujourd’hui enrichi par les technologies numériques. Nous voyons dans la culture une possibilité d’inventer l’avenir. Les artistes sont des expérimentateurs qui exploitent les potentialités parfois insoupçonnées des nouveaux outils technologiques, se les approprient au service de la création…

  • Votre programmation est-elle accessible à tous les publics ?

    Bien sûr ! Outre la diversité des formes proposées -spectacles, cinéma ou expositions (en entrée libre),  les technologies utilisées par les artistes associés à LUX, comme Cyril Teste et son collectif MxM, favorisent l’accessibilité et suscitent la curiosité. Nous créons  de nombreuses passerelles entre les artistes et les publics : rencontres, visites guidées, ateliers et projets collaboratifs…

    Signes encourageants : les spectacles affichent complets et les artistes, y compris internationaux, ont repéré LUX !

  • Depuis combien de temps participez-vous à l’aventure ?

    Je suis arrivée en 1994, alors que cette maison créée en 1965 et dirigée alors par Françoise Calvez portait le nom de CRAC. Nous avons investi nos locaux actuels, un ancien cinéma, l’année suivante. Auparavant, j’ai participé, à Strasbourg, au lancement de Pôle sud, centre de développement chorégraphique, puis dirigé un cinéma Art et Essai/Recherche. Je concilie à LUX deux passions : la danse et le cinéma. J’anime d’ailleurs la commission cinéma du réseau des Scènes nationales.

  • Dites-nous tout ! Quel est votre rêve de bonheur ?

    Un monde de dialogue, qui laisse place à l’écoute, à la pensée plutôt qu’à la peur.

  • Quel serait votre plus grand malheur ?

    Perdre mes enfants.

  • Votre état d’esprit actuel ?

    Assez jubilatoire ! Extrêmement positif ! Mon projet s’incarne et irrigue de mieux en mieux le territoire. La reconnaissance que le ministère vient de m’attribuer salue  également l’engagement de LUX, de son conseil d’administration et de son équipe.

  • Si Valence était …

    ... un souvenir ?

    sa lumière qui m’a éblouie lorsque j’y suis arrivée au cœur de l’hiver

     

    …un mot ?

    Accueil

     

    … un lieu ?

    La place des Ormeaux, lieu central, sorte d’agora