De l'école Jules Renard à la MPT Centre ville

Les lois Ferry de 1881 et 1882 rendent l’instruction primaire obligatoire pour les garçons et filles âgés de 6 à 13 ans. L’école publique est gratuite et laïque... mais elle manque parfois de locaux. Les jeunes enfants de la basse-ville sont scolarisés rue Pêcherie, dans une maison appartenant à Henri Morel, jardinier- fleuriste. Une maison que le conseil municipal décide d’acquérir en 1884 : 17 500 francs sont versés aux époux Morel en échange de leur parcelle de 1 200 m2, au terme d’une procédure de plusieurs années qui s’achève par un règlement amiable. Cependant, la maison menace de tomber en ruine. Le 11 février 1888, l’architecte voyer (architecte chargé de gérer les biens communaux) la déclare en état de péril : lézardes verticales, murs dont la solidité a été mise à mal par les crues de 1883... Les élèves sont installés provisoirement dans l’école située sous la cathédrale – qui deviendra l’école Pérochon – le temps de raser l’ancien bâtiment et de le remplacer par une nouvelle école.
Livrée en juillet 1903
Un concours d’architectes est lancé par la Ville ; il est ouvert à tous les professionnels patentés de Valence. Le jury, présidé par le maire, Henri Chalamet, retient le projet d’Ernest Tracol et Eugène Poitoux. Il est approuvé par le ministère de l’instruction publique. Son coût est estimé à un peu moins de 50 000 francs.
Les plans prévoient de disposer les deux classes au rez-de-chaussée qui est surélevé de 7 marches afin de le mettre à l’abri des inondations du Rhône. Le vestibule d’entrée s’ouvre sur un vestiaire ou salle d’attente pour les parents et une cuisine « pour la préparation des mets des enfants fatigués. » La surface réglementaire est fixée à 0,80 m2 par élève. Une pièce est prévue pour l’installation de 10 lits de repos, destinés aux enfants de petite section. La réalisation d’un vaste préau couvert est prévue dans le plan d’origine. La nouvelle école maternelle est livrée en juillet 1903, non sans mal !
Les travaux traînant en longueur, la Ville somme les architectes d’accélérer le rythme. En août 1900, c’est l’entreprise Bonnard (terrassement et maçonnerie, pierre de taille et couverture) qui abandonne le chantier... avant de revenir suite à des négociations avec la municipalité. Plus anecdotique : la question du logement des institutrices. Dès 1909, la nouvelle directrice se plaint de la gestion des parties communes.
Consulté, l’architecte voyer préconise « la seule solution qui puisse mettre fin aux difficultés qui surgiront toujours entre directrice et adjointe habitant sous le même toit : loger l’adjointe en ville en lui accordant l’indemnité à laquelle elle a droit. »
Sources : Archives communautaires et Pays d’art et d’histoire.
Les deux architectes de l’école Jules Renard, Ernest Tracol et Eugène Poitoux, ont beaucoup œuvré à Valence : immeuble Fougeron – qui abrite notamment le Grand café – sur les boulevards pour le premier, kiosque Peynet, fontaine monumentale et halle Saint-Jean pour le second.
1903
Le 28 février 1903, les habitants de la Basse-ville signent une pétition « à l’effet d’obtenir de la municipalité la création d’un lavoir public sur le ruisseau de la Robine en remplacement de celui que les travaux du pont ont fait disparaitre »
En réponse, le maire affirme qu’il suivra cette question « avec le plus grand désir de leur donner satisfaction ». Le projet est approuvé par le conseil municipal du 29 décembre 1903 : le lavoir sera installé dans « la partie non utilisée de la cour de l’école maternelle, au sud du préau. » Le budget a été fixé à 3 000 francs.
Le procès-verbal de réception définitive est signé par l’architecte voyer, Marius Villard, le 4 juillet 1904, « les travaux ayant été exécutés dans les règles de l’art. »
Dans le même registre, on trouve dans les archives cette pétition d’un « groupe de ménagères », adressée au maire en 1897 afin de le « supplier de bien vouloir surseoir à la suppression du lavoir situé au coin des rues Saint-Estève et Pêcherie (...). Ce lavoir est pour nous un moyen d’existence », écrivent-elles, précisant que le Rhône est « souvent inaccessible et fort dangereux. »