Naissance d’un Pôle Universitaire

Étudiants dans un amphithéatre

« Il n’y a pas à Valence d’enseignement supérieur, bien que la réalisation d’un IUT ait été souhaitée et demandée depuis longtemps (...). Aussi avons-nous décidé de créer un enseignement supérieur municipal. » Ainsi s’exprime Roger Ribadeau-Dumas, maire fraîchement élu, lors du conseil municipal du 22 juin 1971. Le 8 novembre 1971, la 1re année de capacité en droit de la Faculté libre de droit – « libre de toute obédience aussi bien religieuse que politique » – au statut associatif, ouvre place de l’Université. 10 professeurs de Lyon, Grenoble et Valence font cours aux 205 étudiants, le soir et le samedi matin.

En 1973, ils sont le double : en plus de la 2e année de capacité, la faculté accueille un Deug. L’année de licence sera créée en 1993, alors que les étudiants ont emménagé en 1982 rue Louis Gallet – l’emplacement actuel du CPA –, le bâtiment initial s’étant vite révélé trop étroit, obligeant à disperser les cours sur trois sites.

25 ans de statut associatif

Le rattachement à l’université de Grenoble est obtenu en 1983 : l’état prend dorénavant en charge une partie des frais de fonctionnement, soulageant les collectivités locales. Voulue dès 
sa création, sans cesse repoussée, l’intégration de la Faculté de droit de Valence au service public intervient 
en février 1996.
 Réclamé depuis fort longtemps pour 
« permettre aux valeurs intellectuelles de la région de rester sur place », l’IUT ouvre en 1973. Quatre ans plus tard, il s’installe dans des bâtiments neufs. En 1983 puis en 1989, les départements Tech de co et Génie informatique, innovation valentinoise, sont créés. Chaque rentrée se fait 
à « guichets fermés ».

L’université de Grenoble saturée

Le paysage universitaire valentinois s’étoffe, bénéficiant de la forte poussée du nombre d’étudiants que les universités grenobloises ne peuvent absorber.

En 1986, le lycée Camille Vernet accueille une classe préparatoire 
de mathématiques supérieures. Puis une prépa HEC en 1989. La même année, l’université Stendhal s’implante à Valence avec l’ouverture du Deug Lettres modernes – suivi du Deug LEA – dans les locaux de l’IUFM, rue de l’école Normale. En 1990, c’est au tour de l’université Joseph Fourier de faire une première incursion dans la Drôme : le Deug A prend ses quartiers dans
un bâtiment neuf, face à l’IUT.


En 1995, la création de l’Esisar (école nationale supérieure en systèmes avancés et réseaux), est le fruit d’un rapprochement entre l’INPG – Institut national polytechnique de Grenoble – et la CCI, qui « répondant aux besoins d’industriels », avait ouvert en 1981 l’ISAR, Institut scientifique d’automatisme et robotique. 

*Revues de presse réalisées par la Faculté libre de droit, confiées par Alain Balsan – doyen de 1990 à 1996 – aux Archives municipales et départementales.

En 1993, le ministère de la Défense vend la caserne de Latour-Maubourg à la Ville qui la transforme en pôle universitaire accueillant les étudiants de Lettres, LEA et Sciences économiques. Le bâtiment est inauguré le 2 mai 1996 par le ministre de l’Enseignement, François Bayrou.

 

1989

Cette année-là, l’AVE, association valentinoise des étudiants, organise le premier Challenge. Succès immédiat : ils sont 2 000 à participer aux épreuves ludiques et sportives. Les juristes remportent l’édition.

À la lecture des journaux, on apprend que, dans les années 70, nombre d’étudiants, majoritairement drômois ou ardéchois, rentrent le soir chez leurs parents. Les autres peinent parfois à se trouver un toit. « Nous renouvelons notre appel aux Valentinois qui ont la possibilité de louer une chambre », lit-on dans le Dauphiné Libéré en 1976, année où sort le premier Livret de l’étudiant, guide pratique élaboré par le Centre d’accueil et d’information des étudiants (Caide). L’année suivante, l’office HLM et le Crous signent une convention pour mettre des appartements à leur disposition. Montant du loyer : 220 F/mois. Les étudiants déjeunent au Centre social protestant ou à la MJC du Polygone -tous deux agréés par le Crous- dont ils apprécient la cuisine, jusqu’à l’ouverture, en 1991, d’un vrai « Resto U », au sein du Centre de vie des étudiants, rue Derodon. Coût du repas : 10,50 F.