Salle des fêtes au Bel Image

Dès 1900, la Ville envisage de créer une annexe au Théâtre, saturé par la demande. Le projet prévoyait l’aménagement dans le même immeuble d’une grande et belle salle des fêtes qui « servira à la fois de salle de réunion, conférences, salle pour vente de charité, concerts de bienfaisance ». Lancée à la veille de la première guerre mondiale sous l’impulsion de Charles Huguenel (adjoint au Maire de 1888 à 1919), la construction connut des hauts et des bas (la guerre bouleversant tout) et ce n’est qu’en 1929 qu’elle fut achevée juste avant la grande crise économique.
Hétéroclite
L’endroit abritait dès lors une salle de spectacles, d’élections, les logements des sapeurs-pompiers et le bureau d’hygiène, mais aussi les annexes de l’Hôtel de Ville, dispersés jusque-là. D’une architecture volontairement sobre, le bâtiment possédait cependant à l’intérieur quelques trésors comme des vitraux et surtout, innovation technique à l’époque, un plancher mobile dans la salle de spectacle réalisé par Jules Vellas en 1926. La fée électricité avait également déjà semé son charme saisissant. La salle servait aussi de cinéma grâce à l'installation d'un appareil de projection et d'un écran.
Malgré tous ces atouts, l’équipe municipale souhaita doter la ville d’un équipement plus performant et accorda une retraite bien méritée à la salle des fêtes. Le Bel Image devait permettre de répondre à une attente forte de la population de Valence mais aussi de Drôme et d’Ardèche. Ainsi, une salle de 900 places est prévue avec un vaste hall d’accueil, une cafétéria, une scène de 300 m2, une fosse d’orchestre de 80 m2, une salle d’exposition à l’étage de 250 m2… Les murs de la salle sont couverts de panneaux réversibles, d’un côté absorbant, de l’autre réfléchissant pour s’adapter d’une part à la voix des artistes, d’autre part à la musique. Cette salle est climatisée, équipée pour les malentendants et il sera possible de projeter des films en 35,16mm.
Une architecture intégrée
Construite sur l’emplacement de la salle des Fêtes, place Charles Huguenel, l’architecture contemporaine de l’époque viendra s’emboiter derrière la façade actuelle qui sera préservée. Sa réalisation est confiée à Georges Baconnier-Berjot, architecte scénographe lyonnais, auquel a été associé, pour la conception plastique des lieux d’accueil, Jean Stern.
C’est Rodolphe Pesce, Maire de Valence de 1977 à 1995 qui inaugura ce nouveau théâtre lors de l’ouverture de la saison en 1990.
Le théâtre Bel Image accueille depuis 1997 La Comédie, Centre dramatique national. Son activité s’articule alors principalement autour d’un travail de création, construit à partir d’œuvres contemporaines ou de commandes à des auteurs francophones et étrangers, et en lien avec des artistes invités.
1929
C’est le 13 avril 1929 qu’a été inaugurée la salle de Fêtes de Valence. Dès 8 heures, les invités s’y pressaient, garnissant bientôt le parterre, les vastes galeries et les promenoirs. Tout le monde se plaisait à admirer l’architecture sobre et la décoration élégante de cette salle, éclairée par un lustre et des guirlandes électriques courant autour des galeries.
Le discours de l’édile face aux 1600 auditeurs fit rapidement place au spectacle. Après l’ouverture du Diamant noir, interprétée par l’Harmonie municipale sous la direction de M. Sablon, apparaît Mlle Hainaut qui reprend le grand air des Dragons de Villars et celui de la Veuve Joyeuse.
« Les lumières s’éteignent, le rideau se ferme sur la scène et les spectateurs vident lentement la salle, pleinement satisfaits d’un concert en tous points réussi et persuadés que la nouvelle construction répondait à une nécessité et constituera pour Valence un agrément de plus », lit-on dans le journal municipal.