Elie Cester

L’ancien deuxième ligne du Valence Sportif, qui fut capitaine de l’équipe de France de rugby, s’en est allé le 3 janvier 2017. Christian Maillol, son entraîneur au VS, Joël Bard et Jean-Claude Ferrer, ses coéquipiers, rendent hommage à « leur » Elie.
Elie Cester au Valence Sportif
Il est arrivé en 1970, après avoir débuté sa carrière à l’Isle Jourdain, dans le Gers, commune où il est né, et être passé par le TOEC, Toulouse Olympique Employés Club. Avec lui, le VS a vécu ses plus belles heures. Avec Elie, à Pompidou, nous avons gagné toutes les grandes équipes : Béziers, Narbonne, Perpignan, Toulon, Toulouse, Castres, le Racing, Montferrand, Biarritz, Bayonne…Avec lui, nous avons disputé une demi-finale du championnat de France, en 1978, contre Montferrand. Il a tenu le club à bout de bras : on pourrait le représenter avec un ballon de rugby sur les épaules, tel Atlas soutenant le monde !
Elie Cester, le joueur de rugby
Doté d’un physique hors du commun, il avait toutes les qualités que doit avoir un joueur de rugby : courageux, vaillant, combattif, généreux, altruiste, humble… Il était un meneur, un Monsieur, respecté de tous, y compris de ses adversaires et des arbitres ! Il a été capitaine de l’équipe de France à quatre reprises : il y en a eu un et il y en aura qu’un seul à Valence.
Elie Cester, le coéquipier
Avec lui, nous nous sentions forts : il savait nous motiver, nous galvaniser mais aussi nous rassurer, nous protéger, nous sécuriser. Il nous a tous fait progresser. Il nous a tous fait grandir. C’était un honneur, une fierté de l’avoir pour coéquipier.
Elie Cester selon Christian Maillol
Entraîneur du VS, je me voyais mal apprendre à Elie Cester à jouer au rugby ! Je l’ai rencontré dans son bar, Le Twickenham, sur les boulevards, et nous en avons longuement parlé. Entre nous, tout s’est toujours bien passé. Il a su se fondre dans le groupe. Il se pliait à tout, pour le bien de l’équipe. Un jour, je suis arrivé à l’entraînement avec des ceintures de plongée destinées à lester les joueurs dans les sauts. D’abord dubitatif, il a essayé… et tous les autres ont suivi, sans discuter.
Elie Cester, LE souvenir
S’il ne fallait en citer qu’un, ce serait celui de ce match contre une équipe très rugueuse, à Pompidou. Au bout de dix minutes, Elie prend un coup de pied dans la tête. Il sort du terrain le temps qu’on lui pose un bandage mais on lui demande d’y retourner. On avait tellement besoin de lui ! Grâce à son courage et à notre inconscience, il a fini le match. L’équipe adverse est repartie avec les valises bien pleines. Et il a enfin pu aller se faire recoudre : 48 points de suture ont été nécessaires ! La photo de son visage balafré est parue dans l’Equipe…
Elie Cester, aujourd’hui
Il nous manque… Nous devions déjeuner avec lui le 11 janvier. L’avant-veille, nous l’avons enterré. Il sera bien présent dans le futur musée du Valence Sportif que nous sommes en train de constituer. Tous les samedis, de 9 h à 11 h, nous assurons une permanence au stade des Baumes pour recueillir des documents.