Luang-Vija Fabrice

  • Ce César vous a surpris ?

    Nous n’étions pas favoris. J’ai été à la fois surpris… et soulagé car l’attente génère une forte pression : trac de devoir monter sur scène et trac de ne pas avoir à le faire ! L’annonce du César pour Celui qui a deux âmes m’a plongé dans un état de sidération. J’ai vécu la suite de la cérémonie comme si j’étais spectateur de ce qui m’arrivait. C’est une récompense prestigieuse, une belle reconnaissance qui nous conforte dans nos projets futurs.

  • Comment est né ce film d’animation ?

    J’ai découvert le conte dont il est inspiré via un CD audio confié par les Valentinois de « Oui dire éditions ». En écoutant Celui qui a deux âmes, écrit par Néfissa Bénouniche, qui prête sa voix au court-métrage, j’ai tout de suite visualisé comment je pourrais traduire mon ressenti, entre trouble et émotion. Mon style « cartoon » n’étant pas vraiment adapté, j’ai demandé à une ancienne étudiante de La Poudrière, Phuong Maï Nguyen, d’en élaborer l’univers graphique.  

  • Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce conte inuit sur un homme aux deux sensibilités, féminine et masculine ?

    L’univers du Grand Nord. Le contraste entre la brutalité de la chasse et la délicatesse des igloos…Il m’a paru intéressant de traiter de la thématique du genre dans cet univers, d’y faire vivre cette poésie sensuelle et troublante. J’aime travailler sur le fil, emmener le spectateur se balader sur une arête. Mon film ne délivre aucun message militant, n’affirme rien. Celui qui a deux âmes finit par choisir son double …

  • Comment devient-on réalisateur de film d’animation ?

    Mon parcours est atypique. J’ai une formation en communication et vidéo. J’ai réalisé des films d’entreprise pour une société grenobloise. J’ai toujours aimé dessiner. Découvrir des films au Festival du cinéma d’animation d’Annecy m’a donné envie de franchir le pas. En animation, on fait ce que l’on veut : il est plus facile de faire planer un personnage que de le faire marcher ! Le dessin donne du liant : on passe du réel à l’onirique, au poétique, au fantasmagorique…

    En 1997, j’ai été lauréat d’un concours de projets à Annecy, ce qui m’a permis de réaliser mon premier court-métrage, Square couine, puis la série des Fables en délire. En 2006, Folimage nous a parlé de La Cartoucherie, et nous avons proposé notre candidature.

  • Votre prochain projet ?

    Comme on aime bien les contes, chez Fargo, je travaille avec Anna Khmelevskaya à l’adaptation du Prince Serpent, qui aura pour théâtre la Mésopotamie. Il devrait sortir en 2018.

  • La qualité que vous préférez chez un homme ?

    Le sens de l'humour

  • La qualité que vous préférez chez une femme ?

    Des sens et de l'humour

  • Le don de la nature que vous aimeriez avoir ?

    Savoir faire la roue ou le poirier... Jamais pu y arriver !

  • Si Valence était…

    un lieu :
    La Place Saint Jean

    … un souvenir :
    Les sorties au Parc Jouvet avec ma grand-mère, quand j'étais enfant, et le gardien en uniforme qui sonnait la cloche à l'heure de fermeture