Delatour Jacques
- -Que faisiez-vous avant d’écrire des romans policiers ?
-J’ai enseigné l’anglais, été proviseur, puis inspecteur d’académie. J’ai pris mes fonctions dans la Drôme en pleine tourmente : la fermeture d’une petite école avait retenu l’attention du journal Le Monde… J’ai été directeur du service éducation du Département, chargé de mettre en œuvre la décentralisation des collèges. J’ai terminé ma carrière à Châlons-en-Champagne où, un jour, alors que nous gérions une énième crise, mon adjoint Robert Tubach m’a suggéré d’assassiner l’inspecteur d’académie ! Nous en avons fait le scénario d’un livre écrit à 4 mains.
- -L’envie d’écrire vous est venue à l’heure de la retraite ?
-J’ai toujours été intéressé par le journalisme. Etudiant, je faisais des piges. Inspecteur d’académie, j’ai essayé de rendre le Bulletin de l’Education nationale plus vivant. Retraité, j’ai dirigé pendant 15 ans la revue des Etudes drômoises, travail qui m’a occupé à plein temps. Je l’alimente encore ponctuellement avec des dossiers : le prochain sera consacré aux pompiers. Je collabore également avec le magazine Regard et Envol, le journal de la Fédération des œuvres laïques de l’Ardèche.
- -Comment naissent vos romans ?
-Le scenario est imaginé par Robert Tubach, qui vit à Annecy et s’inspire de faits divers réels. J’écris l’histoire, à mon rythme. Je lui envoie les pages, au fil de l’eau, via internet. Il les commente, je les modifie. Janine Chaffal, qui fut institutrice d’école maternelle, corrige gracieusement nos fautes d’orthographe. A la mort d’Yvon Tardy, qui a illustré notre premier roman, j’ai sollicité Eric Vautherin, un artiste de Chatillon-Saint-Jean, qui a accepté de prendre le relais.
- -L’épouse du commissaire est professeur de mathématiques. En profiteriez-vous pour faire passer certains messages ?
-Pour donner un cadre vraisemblable à une histoire qui ne l’est pas, il faut s’appuyer sur des faits réels, d’où ces quelques références à un milieu que nous connaissons bien ! J’écris assez facilement. Mon plus gros problème est de faire parler mes personnages car leur langage n’est pas forcément le mien. Cependant, les traductions que j’ai réalisées en tant qu’angliciste m’aident à adopter des styles variés.
- -Avez-vous des retours de vos lecteurs ?
-Oui. Ils sont intéressants lorsqu’ils nous suggèrent des améliorations. Voire une suite. La Rennie enquêtant à Paris par exemple…
- Quelle est votre occupation préférée ?
M’occuper de mes rosiers, aller au cinéma… Je meuble ma retraite que j’ai vécue comme une libération, pouvant enfin m’exprimer librement.
- Quel est votre héros dans la vie réelle ?
Mon père, directeur d’école. Arrêté dans sa classe par la milice avec tous les autres instituteurs, il est mort en déportation.
- Quels sont vos auteurs favoris en prose ?
J’aime les romanciers anglo-saxons comme Ken Follet ou William Boyd. Et Proust, Stendhal, Zola…
Si Valence était…
… un souvenir :
Les repas chez Jacques Pic. Pour sa cuisine bien-sûr, et aussi pour l’homme.
… un lieu :
Le canal de la Marquise, lieu de prédilection de mon plus jeune fils et de mes petits-enfants.